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« L’arbre devient solide sous le vent » Sénèque

L’arbre, dans le symbolisme, représente l’homme. Cette citation de Sénèque peut donc très vite s’appliquer à l’Homme… Je devrai dire « devrait » s’appliquer à l’Homme. En effet, n’est-ce pas dans le vent, la tempête que nous devons être solide ?

Et c’est bien là toute la difficulté de ce que nous sommes.

La vie n’est jamais un long fleuve tranquille… mais notre éducation, notre société, surtout aujourd’hui, nous apprend, dès le plus jeune âge que tout est bien. On dit oui à tout, on aplanit tout à nos chérubins… les pauvres, il ne leur faut aucune contrariété…

Alors une question se pose : est-ce ainsi que l’on donne la force de porter sa vie ? Est-ce ainsi que l’homme peut se construire et devenir solide ?

Avons-nous, humains, la capacité, comme l’arbre, de rester solide lorsque le vent souffle fort. Plier mais ne pas rompre.

L’être humain est ainsi fait, lorsqu’une difficulté arrive, il a tendance à ne surtout pas l’accepter. Et à maugréer car il est alors le plus malheureux… Mais aussi, ne pas faire face : plier au début pour rompre ensuite, trop las de toutes ces difficultés, car bien sûr, nous devenons les plus malheureux, les plus démunis et complètement incompris. C’est alors le cercle infernal de dépression, de mal de vivre, etc.

Est-ce à dire que nous devons « souffrir » dès notre plus jeune âge pour faire face durant toute notre vie et se solidifier sous les difficultés ? Voilà une question bien délicate et la réponse l’est encore plus !

Notre être se doit d’accepter ce qui est donné. Un temps clément nous donnera paix et sérénité. Un grand vent, une tempête nous fera plier, parfois jusqu’à rompre… C’est alors, dans cette tourmente que l’être humain se rappellera ces moments cléments qui l’ont renforcer. Il se rappellera ces moments de partage avec l’ami, cette émotion douce reçue lors d’une distinction, de l’amour de ses parents et de sa famille, de ce moment échangé lors d’un match de tennis, etc. Ces souvenirs lui donneront la force de résister au vent et même à la tempête…

Chaque évènement est nécessaire à la consolidation de notre être, chaque instant, chaque seconde est offert pour parcourir notre chemin de vie.

En nous grandissant, non pas dans la construction de certitudes, mais dans l'enrichissement de nos douleurs, incertitudes, peurs parfois, notre propre humanité, nous construisons notre vie et renforçons notre être intérieur.

L’arbre, comme l’être humain a besoin de se mesurer à la nature, à la vie pour grandir et se renforcer. Il apprend ainsi, à chaque coup de vent, à chaque bourrasque à se protéger en pliant un peu, beaucoup… mais aussi en renforçant ses assises, ses fondements.

Es-ce à dire que l’homme doit souhaiter de nombreux coups de vent ? Disons simplement qu’un certain nombre lui est nécessaire pour être solide !